samedi 28 mai 2011

Free Go

 

Je rentre sur la ville. Je reviens vers des réalités nécessairement alimentaires. Tout ça donne faim. Diogène de Sinope gardait une immense jarre pour dormir, mendiait pour se nourrir et conservait une lampe pour éclairer. La liberté s'arrête au matérialisme, aussi austère soit-il.

jeudi 26 mai 2011

Vie-Rage

 

Retour sur le sable. Je reste sur le rivage. Le son de la ville au loin et la musique des autres à l’horizon. Ça bourdonne et Ça fourmille. Premier virage entre rien et tout. Comme un tempo ternaire. Moi vers moi, moi vers eux, eux vers moi.

dimanche 22 mai 2011

L'amer des rives


J'ai quitté la ville quelques temps. Je suis allé où les herbes hautes rient avec le vent. J'ai quitté le textile, j'ai laisser le soleil écraser ma peau. Ça hurle partout! Le vent, la chaleur, les couleurs, les cigales, les mouettes, la mer sur les rochers, les herbes, les insectes, le ciel dans la mer...  
J'ai plongé dans l'eau. Machine à laver l'être, je suis dans les remous. Je n'ai plus qu'à regarder l'existence. Je ne nage pas. C'est impossible. Je laisse mon corps à la mer. Ne pas lutter. Épouser les mouvements. Ni contre la vague, ni avec la vague. Relation de dispersion. Énergie de la dérive. Énergie des rives.

samedi 21 mai 2011

Goûte-hier

La pluie est tombé hier soir et a lavé la rue, aujourd'hui le soleil sèche tout. Le vent finira le travail. Accord parfait. Aujourd'hui est bon d'hier. Demain sera bon d'aujourd'hui. Maintenant j'entends le vent qui monte le long des gouttières. De leur interminable cou de plomb "Ça chante!"  

mercredi 18 mai 2011

Rue-minée














  


Je reste quelques jour à Toulon. Dans le quartier du Pont du Las.  La rue est déserte. La rue meurt d'absences. La rue meurt d'indifférences, d’inattentions. Je vois des objets urbains. Des personnages qui racontent en substance ce qu'ils ne leurs échappent pas de la rue. Les témoins muets de mes va-et-vient.
La porte dit: "il ne tient qu'à toi que "Ça s'ouvre vers, ou bien que Ça se ferme sur, en tout cas n'entre et ne sort sans désirs"

samedi 14 mai 2011

Rhomme-rit


Depuis quelques jours je navigue en Paca. Je débarque dans un nouveau port. Autre quai, autres rencontres. Après mon passage à Marseille, si dense, je déambule dans Toulon, dans un urbanisme rance, aux rues plutôt vide. Un vieux souvenir embrumé dans mes pensées ressurgit. Il y avait du rhum, deux belles et de la musique. Je cherche alors la rhumerie. Une image me revient, entre deux rue, dans une traverse, le patron invitait à boire à danser et à rire. Un rire qui dévore l'espace dans un  élan vital stupéfiant. Il avait toujours un tour d'avance. Et moi, un verre à-valoir.

Après quelques errances je retrouve le lieu. Portes closes. Une ruine. Tout d'un coup, un léger vent se lève et la structure métallique pendant de l'enseigne vers le sol, semble s'orienter vers moi. Ça semble vouloir me rire quelques choses. 

L'auguste pantin de fer me fait face. Le rire du patron y est resté figé. Avec le vent et la limaille, en ce jour, le rire est grinçant. 


samedi 7 mai 2011

Mars-eye


De retour à Marseille j'ai envie de voir les sud. Je file à Endoume et monte à Notre Dame. Vue imprenable sur les ailleurs. Ici la lumière est blanche, éclatante. Mes yeux dans le ciel, dans la mer, je parcours les toits, récite le nom des rues, évoque les édifices chargés d'histoires et me souviens des rencontres aux hasards des lieux. Les mouettes flottent dans l'air, majestueuses, je m'installe dans l'herbe, quelques heures, jusqu'au soleil couchant conquérant la mer. Plus tard, les autres se rassemblent vers moi. Appareil photos en attente pour des clichés des meilleurs soleils mourant. Au dernier rayon, dans un "Ho" collectif, je me lève et salue tout le monde: "Mesdames et messieurs, une fois de plus nous l'avons fait! Le soleil s'est couché! C'était magnifique n'est-ce pas? Pour prolonger ce prodige, demain encore, nous allons passer parmi vous et soyez généreux...! Ça ne sera que plus beau!" Je tend ma casquette, certains rient volontiers, d'autres s'effraient à peine. Je jette un dernier regard sur la mer. Le vent devient plus que frais. 
Alentours, des spectateurs mécaniques resterons là toute la nuit, scrutant Marseille et l'horizon. Ils seront là également dès l'aube; à attendre que d'autres visiteurs se collent à leurs yeux d'acier pour voir.

Premier vi-e-sage

Plus tard, toujours en Suisse, plus loin sur la route encore, la chaleur me pousse dans l'eau. C'est calme et paisible. La lumière à comme un filtre vert en s'atténuant. J'ai l'impression d'être seul. Je m'allonge à même le sol. Je récupère quelques pierres, des brindilles, des plantes d'eau. J'assemble le tout, il me regarde. Ça y est, seul ici, j'ai mon vendredi.

J'ai d'haut


Tout a commencer en  Suisse, à Lausanne. La route longue puis, un arrêt devant le lac. Un peu dans l'herbe, je m'endors. Un bruit mécanique m'extirpe d'un rêve étrange. Je ressens une fine pluie acide sur ma peau. En ouvrant les yeux, quelques secondes, j'ai vu ça.

VOIR



Salut. 
Rien Que De L'Art (Brut) uniquement sur facebook se sent à l'étroit, évidemment, alors aujourd'hui un blog vers tous.
Face à la représentation du monde, qui nous échappe souvent, je remercie tous les flâneurs qui ont posté une photo sur RQDLA. Par vos images vous démontrer comment prendre le temps d’apprécier le moment, si ce n'est l'instant. Vous êtes de valeureux paresseux libre de présents, ivres d'une seconde à l'autre.

Nos photos sont des presque visages, (notre thème de base sur RQDLA pour la rencontre... Cf. photos), cachés dans des matériaux fait de quotidiens abusés et désabusés par nos vies et qui questionnent; en 2 mouvements:

Moi d'abord: "Je vois ce visage..."
Le visage lui-même: " Me regardes-tu? Je te vois aussi..."
Moi: "C'est quoi "ça" au dehors de moi? Le Monde?"
Le visage: "Non, pas. Son image. Sa représentation faites Monde."

La fiction remplie notre réalité. La réalité devient fiction. Multitudes d'images réverbèrent des quantités non-négligeable de représentations. Alors produisons des images pour nous et RQDLA, au moins de cette manière, le Monde, réel ou virtuel, re-présenté ou pas, c'est nous qui le créons...