Dément-Tellement

Ces visages qui s'imposent. Partout. Ils m'entourent. Ils donnent de la proximité immédiate, ils transpirent tout près de moi. Illusions de confiances et de crédits. Ils suivent mes parcours. Donnent de l'apparence amicale et bienveillante, tendent le regard pour l'échange et le partage. Ils rongent, érodent mes synapses, ce flux hermétique.  

Tout déconstruire. Image après image. Comme tout mouvement qui est décomposé en image immobile. Fragmenter ça. Seul moyen de combattre ça. 

رحلة سعيدة

Ya Ya layl sarab

Nocturne mirage qui chante en romance la corde du luth et possède la hauteur de la signification. Tu jettes ton filet d'intentions et discutes l'amarre de chaque chose. Tu sculptes mon âme de ton marteau d'airain. Bien heureux, ce soir la Nuit me cajole, c'est ma confidente en altitude. La Lune conseille mes esprits. Cette mélopée m'enivre comme la rivière. C'est pas souvent que la nuit partage mes secrets... 

En accroche-coeur j'écoute cette chanson pour me rappeler les boucles abondantes des cheveux des belles par les nuit étoilées qui s'en vont comme des vapeurs... ailleurs.

Les visages du quotidien me laissent tranquille ce soir. C'est la trêve. Grève de la représentation, trêve de la vision, brève armistice qui crève la mort à avenir... Ça me questionne. 

De toute façon Ça reprend demain... 

Télé-T'es laid

Il y a longtemps que je ne plonge plus dans la TV pour voir ce qui s'y passe. Allez je jette un œil pour voir. Je croyais être loin du monde. J'en trouve un autre. Des autres. Ça pullule autant qu'ailleurs. Je finis par regarder la chaine 0. La mire contextuelle des chaines de TV à l'infini. 

0 = l'infini...
Mon esprit s'y perd et mes images cérébrales s'intercalent avec la vision de l'écran. Je  brouille les programmes TV de mes évasions. Je propose des interludes inédits et je vous prie de m'excuser d'avoir troublé votre écoute...

 

Robe Innée

L'eau douce du ciel, des rivières et des lacs, l'eau salée de la mer et des océans, l'eau mixte des mangroves, l'eau des si ternes flaques boueuses où se reflètent les nuages, l'eau fraiche des fontaines et l'eau parfumée de toilette, l'eau des chiottes et l'eau en bouteille, l'eau plate ou gazeuse et même l'eau férigineuse. L'eau des glaçons et l'eau du robinet. L'eau-temps-tique de se voir partout. Molécule H2O, robe innée de toute matière.
Des visages partout, il y a de l'eau dans le gaz, Ça me poursuit.

Free Go

 

Je rentre sur la ville. Je reviens vers des réalités nécessairement alimentaires. Tout ça donne faim. Diogène de Sinope gardait une immense jarre pour dormir, mendiait pour se nourrir et conservait une lampe pour éclairer. La liberté s'arrête au matérialisme, aussi austère soit-il.

Vie-Rage

 

Retour sur le sable. Je reste sur le rivage. Le son de la ville au loin et la musique des autres à l’horizon. Ça bourdonne et Ça fourmille. Premier virage entre rien et tout. Comme un tempo ternaire. Moi vers moi, moi vers eux, eux vers moi.

L'amer des rives

J'ai quitté la ville quelques temps. Je suis allé où les herbes hautes rient avec le vent. J'ai quitté le textile, j'ai laisser le soleil écraser ma peau. Ça hurle partout! Le vent, la chaleur, les couleurs, les cigales, les mouettes, la mer sur les rochers, les herbes, les insectes, le ciel dans la mer...  

J'ai plongé dans l'eau. Machine à laver l'être, je suis dans les remous. Je n'ai plus qu'à regarder l'existence. Je ne nage pas. C'est impossible. Je laisse mon corps à la mer. Ne pas lutter. Épouser les mouvements. Ni contre la vague, ni avec la vague. Relation de dispersion. Énergie de la dérive. Énergie des rives.